VOTRE RESSENTI M'INTERESSE

Bonjour chère lectrice, cher lecteur,

Ecrire pour moi est comme une respiration.
Je suis simple amatrice mais c'est avec plaisir que je partage ces quelques textes qui, je l'espère, vous toucheront.
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Bonne lecture !

Babeth


mardi 20 novembre 2012

LE TEMPS D'UNE VIE: COTE BUVARD

LE TEMPS D'UNE VIE: COTE BUVARD: Alors moi, mon truc, ce sont les petites blanches bien épaisses et bien granuleuses. Celles qui ont de la matière, qui sont à l’état brut e...

LE TEMPS D'UNE VIE: COTE PAPIER

LE TEMPS D'UNE VIE: COTE PAPIER: Depuis deux ans, je suis sur l’étagère. C’est vraiment la galère ! Je suis coincée, avec mes sœurs jumelles, entre les bouquins poussiéreux...

lundi 23 juillet 2012

LE TEMPS D'UNE VIE: J’OSE LE ROSE

LE TEMPS D'UNE VIE: J’OSE LE ROSE: J’ose le rose ! Et je prends la pose, En mini dose Ou en overdose. Noir désir et désir noir, Il n’y a plus d’espoir. J’ose ...

mardi 10 juillet 2012

LE TEMPS D'UNE VIE: NOIR DESIR

LE TEMPS D'UNE VIE: NOIR DESIR: Nuit noire dans la forêt noire, Panthère noire au regard noir, Lumière noire dans le miroir. J’ose le rose ? En overdose ! Ep...

jeudi 14 juin 2012

LE TEMPS D'UNE VIE: A LA CROISÉE DES CHEMINS

LE TEMPS D'UNE VIE: A LA CROISÉE DES CHEMINS: Un vieil homme courbé par le poids des années tente de traverser avec son chien blanc et sale. Un autre, style jeune surfeur américain reve...

dimanche 18 mars 2012

BIJOU

Un bijou. Voilà ce à quoi elle aspire. Lolita voudrait être un bijou, voire un diamant qui brille de mille feux.
Elle marche d'un pas assuré et pourtant rien ne va. Sa vie est devenue un désert. Les habitudes s’enchaînent, la routine s'est installée. Tout est devenu prévisible.


Lolita a soif de liberté, d'amour, d'aventures et de passion.
Si elle porte de si grands décolletés vertigineux, c'est qu'elle est oppressée. Elle a besoin d'air, d'espace pour respirer.
Si elle est perchée sur des talons aiguilles, c'est pour mieux se sentir Femme et dominer sa vie indomptable. Ainsi, le bruit cadencé de ses pas sur cette rue insipide la rassure et lui donne l'énergie de continuer.


On pourrait croire qu'elle est pressée et qu'elle a un rendez-vous galant. En fait, il n'en est rien ; elle fait juste le tour du quartier avant de retourner à son vingt mètres carré.
On pourrait croire qu'elle est actrice, mannequin ou business woman. En fait, il n'en est rien ; elle ne cherche même plus de travail et passe ses journées à pleurer dormir et marcher.
On pourrait croire qu'elle est aimée, choyée, voire adulée. En fait, il n'en est rien ; elle ne sent même plus l'effet reflet du bijou qu'elle est.

vendredi 16 mars 2012

LE CORBEAU


Tu es tout ce que je déteste !

Quand nos chemins se croisent, un terrible frisson m'envahit et tout mon corps s'engourdit. Omniprésent, je sais que tu me guettes. Et si par malheur je faiblis, tu es prêt à me déchiqueter pour te régaler de ma chair fraîche encore toute sanguinolente.
L’œil aux aguets, tu virevoltes constamment au-dessus de ma tête. Fidèle ennemi, tu attends que je tombe à terre ou me noie en mer pour mieux m'appréhender.
Tes lieux de prédilection ? les terrains vagues et les déserts. Là, solitaire, tu aimes y régner en maître du monde. Toujours prêt à bondir sur ta proie.
Insensible à la douleur, tu te régales de notre misère pour mieux satisfaire ton avidité.

Les hommes te surnomment le corbeau. Mais en fait, tu n'es qu'un corps laid ! Ton plumage noir luisant me rappelle la mort qui m'attend au détour d'un chemin. Ton bec laqué et pointu me transperce le cœur d'avance.  Ton œil rond, vide et glacial me donne la nausée.

Dès que je te vois, l'été passe en hiver.

jeudi 16 février 2012

L’INUTILE BEAUTE



Paris, minuit, rue de Lappe, à la sortie du Balajo (boite à gogo danseuses).
Marcel Alonso, la cinquantaine, titube. Comme chaque samedi, il s’est offert sa soirée parisienne loin de sa ferme, de ses vaches et de ses cochons. Le visage rond, rougeau, sentant le Calvin Klein aux herbages, porté par son ventre débordant, plus ou moins rentré dans son pantalon velours, il remonte la rue comme un balancier vieillissant.
La casquette enfoncée sur ses oreilles, il stoppe net avec un léger soubresaut. De l’autre côté de la chaussée, il vient d’apercevoir une silhouette qui ne lui semble pas inconnue. Au sol, ramassée sur ses jambes et emmitouflée dans une couverture, se trouve une jeune femme au sourire d’ange, collé sur son visage exténué. Leurs regards perdus se croisent. Il la reconnaît mais pour elle qu’en est-il ? La femme ne bouge pas, l’air ailleurs. Marcel balance d’avant en arrière sur l’arête du trottoir. Traversera, traversera pas ?
Le sorcier lui avait prédit un temps fort ce mois-ci. C’est sûrement un signe. Alors, traverse !
Marcel avance et s’agenouille face à elle. Il la regarde fixement tout en essayant de garder son équilibre. Maintenant il en est certain ; c’est bien Angélique.
« - Angélique ? C’est toi ma douce ? Mon dieu que je suis content de te retrouver. Tu m’as tellement manqué !
Mais que t’ont-ils fait ? Il ne faut pas rester là. Il n’est pas question que je te laisse.
-        
-         Angélique ? Parle-moi.
-        
-         Ecoute-moi. Tu sais ? Comme Mistigri, tu as sûrement encore voulu ta liberté ? Tu voulais voyager, découvrir le monde ? OK, tu l’as fait. Ca c’est fait !
He bien, Mistigri est revenu le poil tout hérissé. Je m’en suis bien occupé ; je l’ai nourri, caressé et maintenant, il a retrouvé sa place près du poêle, bien au chaud.
Allez, viens ! »
Marcel l’aide à se lever tout doucement sur ses maigres jambes et son cœur se serre. Il réajuste la couverture sur ses épaules. Et l’un encastré dans l’autre, ils arpentent la rue de Lappe, direction les champs. Marcel sourit comme à chaque fois qu’il la ramène.

Ferme de Boussac, midi, chemin des ronces.
Angélique est belle comme un soleil. Elle respire la santé et marche d’un bon pas devant Marcel. Ses cheveux blond vénitien scintillent et, à chaque pas, les boucles de son chignon improvisé caressent sa blanche nuque. Sur ses douces épaules arrondies, elle porte le châle soyeux du dimanche. Les mouvements d’étoffe éblouissent Marcel et ces éclairs de lumière l’invitent à accélérer le pas. Il voit bien que la petite jupe droite d’Angélique l’empêche d’avancer plus vite. Et ses chaussures à talons risquent de la déséquilibrer à tout instant. Il ne faudrait pas qu’elle tombe !
Marcel est heureux et soucieux. Elle est là et bien là. Et si elle lui échappait encore une fois… Pourquoi ne marche t’elle donc pas à ses côtés ? Pourquoi évite-t-elle régulièrement son regard ? Il est vrai qu’elle joue bien son rôle d’épouse et de cuisinière ; une vraie petite femme de maison ! Mais quand il prend son verre de rouge à l’heure du café, à l’apéro, le midi, à deux heures, à quatre heures, à l’apéro, au dîner, au dessert, il la sent plus distante et cela l’agace, voire l’énerve. Souvent même Marcel pique une crise et voit rouge. Tapera ? Tapera pas ? Angélique panique. Tapera.

Champ du bout du monde, six heures du soir.
Marcel affalé sur son tracteur, le regard vide, ne prête aucune attention au magnifique coucher de soleil qui inonde la campagne d’une lumière rosée. Il est seul dans cette immensité. Personne ne l’attend. Sa journée de dur labeur est terminée. Péniblement, il descend de sa fidèle machine et s’en retourne, à pied, à la ferme. Chaque pas craque sous les cailloux ; chaque pas soulève la poussière du chemin. Arrivé, il ouvre la porte battante de la cuisine qui se referme dans un bruit de grincement aigu. Marcel hésite. Marcel s’assoit et boit un grand verre d’eau.