VOTRE RESSENTI M'INTERESSE

Bonjour chère lectrice, cher lecteur,

Ecrire pour moi est comme une respiration.
Je suis simple amatrice mais c'est avec plaisir que je partage ces quelques textes qui, je l'espère, vous toucheront.
N'hésitez pas à cliquer sur l'onglet COMMENTAIRES pour me livrer vos premières impressions. Et si le coeur vous en dit, devenez MEMBRE de mon blog pour être informé des nouveautés.

Bonne lecture !

Babeth


vendredi 11 novembre 2011

CABANE INTERIEURE

Après avoir longé la plage pendant plus d’une heure, plus personne. J’ai alors l’impression de me retrouver au bout du monde. Seuls m’accompagnent encore la douceur du sable, le clapotis des vagues, la brûlure du soleil, la caresse du vent et la douce beauté ouatée des nuages.
Tout est calme. Mon regard balaye tout doucement ce plat pays qui semble m’appartenir.

Mais en me retournant, je réalise que je ne suis pas la première personne à être passé par là. Sur les hauteurs d’une grande dune, je peux apercevoir une grande cabane rafistolée et certainement agrandie au fur et à mesure du temps. Ma curiosité est telle que je dois m’approcher !

J’emprunte alors un petit escalier de bois, le long duquel sont délicatement posés des galets blanc, percés par l’érosion de la mer et du sable. Je suis agréablement surprise et je me demande quelle peut bien être la personne qui a pris le temps de rassembler de tels « cailloux » insolites...
Arrivée en haut, je me retrouve sur une petite terrasse en bois, abritée du vent par une barrière de canisses. Cet endroit est plein de charme et quel plaisir de faire une pause sous la pergola où se côtoient plus de dix jasmins différents : des blancs, des jaunes, des roses, des arbustifs et des grimpants. Leurs parfums envoutants me transportent et m’obligent à prendre conscience et à apprécier la pureté de cet instant.

Non seulement, je pense être au bout du monde mais aussi dans un autre monde. Tout semble silencieux. Personne !

Pourtant la porte vitrée de la cabane n’est pas complètement fermée et je peux entendre les différentes sonorités d’une multitude de carillons en bois, accrochés au-dessus de l’entrée. C’est vraiment magique ! Et cette douce mélodie du vent m’invite à pénétrer dans ce lieu, bien que personne ne m’y ait autorisée.
Alors, sans me soucier de l’après, j’avance de cinq pas pour me retrouver dans la cabane.

Tout de suite, une sensation de calme, de bien-être et de sérénité m’envahit. Il faut dire que l’unique pièce est très claire et surtout très surprenante. Tout y est blanc ! Quand je dis blanc, c’est blanc sur blanc ; pas une touche de couleur, pas un objet ou un meuble autre que blanc.
Je me retrouve alors face à moi-même et un peu désorientée. Puis je commence à m’habituer à la grande clarté de ce lieu. Et je découvre volontiers chaque recoin de la pièce.

Au sol, un plancher de bois usé blanchi. Accrochés aux murs, une série de cadres vides aux formes très variées mais tous blanc. Sur le canapé, couleur neige, de nombreux coussins en feutrine en forme de carrés, de cercles ou de triangles, eux aussi percés d’un trou et blanc, bien entendu.
Sur la table basse, posés pêle-mêle, des petits galets en forme de cœur. Et sur la cheminée, toute une enfilade de bougies piliers ; chacune à des hauteurs différentes, en fonction de leur utilisation, mais toutes avec cette forte odeur exotique de jasmin.
C’est ce même parfum que je retrouve dans les dix savons ronds qui entourent le petit lavabo du coin mi-toilette mi-cuisine. Même sur la table principale trône une suite royale de pots en porcelaine blanche contenant chacun une orchidée blanche.

Tout laisse à penser que cet endroit est habité par une personne simple, raffinée et aspirant au recueillement. Quand elle y vient, elle doit sûrement s’adonner au modelage. Preuve en est la vingtaine de petits bustes féminins en plâtre qui reposent le long de la baie vitrée et qui ne demandent qu’à prendre vie.

Difficile de sortir d’un tel endroit.
Je réalise ainsi que chaque blanc a un sens. Et selon où je me trouve, il me renvoie toujours une lumière différente et me distille ainsi, au compte-goutte, quelques  révélations essentielles sur moi-même.

Alors, avant de partir, je décide de fermer les yeux très forts pour m’imprégner de tous les détails de cette cabane poétique.
Riche de toutes ces images, je rouvre les yeux et, à mon grand étonnement, je me retrouve, de nouveau, sur le sable, face à la mer omniprésente. Intriguée, je me retourne et je peux apercevoir simplement les douces courbes des dunes infinies.
La cabane n’est plus...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire