12h38, arrêt du TGV « Paris-Miramas » en gare de Montélimar.
Un homme décontracté, bronzé, la soixantaine, chemise à carreaux légèrement ouverte, attend sa femme sur le quai. Elle est fragile et sort timidement de la voiture numéro 15. On ne la voit pas mais on la devine à travers le regard souriant de l’homme aimant. Les deux silhouettes se rapprochent, se font face et après une gymnastique des visages (due au port mutuel des lunettes), ils s’échangent un tendre baiser furtif.
Le voyage a été long et solitaire.
Maintenant, ils se dirigent ensemble vers la gare pour continuer leur vie à deux. La femme, légèrement fourbue, est heureuse de rentrer. Elle marche d’un pas pressé. L’homme épanoui a pris sa valise et la suit, tout en l’observant de haut en bas, comme s’il la redécouvrait.
Et là, oh surprise ! Il constate qu’elle s’est acheté de nouvelles chaussures dorées. Elle a osé cette fantaisie ! L’homme est agréablement surpris et se réjouit pour elle. Il le lui dit, elle est fière, elle est heureuse car il a remarqué.
Elle l’aime plus que jamais.
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