Paris, Gare de Lyon, 9h42. Le train est prêt à partir.
Sur le quai, un couple et deux adolescents attendent le départ. Les deux enfants de 13 ans, musique dans les oreilles, corps déguingandés, regardent leurs pieds. L’homme, bâti comme une « armoire à glace », semble ailleurs dans ses pensées.
Seule la femme vit le moment présent. Sa mère est sûrement dans le train et elle a besoin d’elle. Elle aurait aimé lui dire tant de choses avant son départ et comme à chaque fois, elle n’a pas su, elle n’a pas osé. Habillée d’un jean gris fade et d’un tee-shirt délavé et sans charme, elle croise ses bras sur sa poitrine. Elle craint le moment où le train va se mettre à démarrer. Elle est statique, paralysée et seules des larmes lui montent aux yeux.
Le train commence à rouler. Son mari revient à la réalité et jette un regard à sa femme. Tout à coup, sans un mot, il prend en pleine figure sa détresse. Alors, pataud, il se rapproche d’elle, la prend dans ses bras et lui caresse les cheveux. Elle accepte volontiers ce refuge pour pleurer à gros sanglots.
Leurs deux fils regardent toujours leurs pieds en hochant la tête, au son de leur musique techno.
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